Journée de solidarité avec les réfugiés à Luc en Diois

Publié par Réseau Diois Accueil le

La journée organisée  par le Réseau Diois d’Accueil des Réfugiés se découpait en quatre temps forts, un repas partagé où plus de 200 convives partageaient sucré et salé, salle des Voconces, avec les réfugiés Kurdes irakiens arrivés à Luc en Diois en janvier dernier, accompagnés de membres de leurs familles qui demeurent à Piègros-La-Clastre et Allex. Puis  sont  présentés les  nouveaux Lucois : Nissan, Khudeeda, Tahsin, Ajil, Sultana, Mahir, Turkia, et Nada sont là. Sont nombreux les bénévoles du RéDAR qui se sont investis  en matière de logement, d’éducation, de santé́, de documents vitaux et demain pour un travail. A plusieurs voix était rappelé le travail important du réseau depuis un an, avec une mobilisation très forte des voisins et des habitants de Luc. 

Yannick Loyer présentait, carte à l’appui  l’histoire des Yésidis, ce peuple kurde, atypique                       (Le yézidisme est une religion monothéiste qui puise une partie de ses croyances dans le zoroastrisme, la religion de la Perse antique. Leur culte et leurs rituels se transmettent oralement, c’est pourquoi on ne devient pas yézidi, on naît yézidi.) et persécuté par à peu près tous ces voisins. « C’est l’une des cibles des djihadistes de l’Etat islamique (EI) en Irak : la communauté kurdophone des yézidis. Avec la prise de leur bastion, Sinjar, le 3 août, 35 000 yézidis ont dû fuir dans les montagnes, sans eau ni nourriture, sous une chaleur pouvant atteindre les 50 °C. Les membres de cette communauté sont persécutés depuis longtemps. Ils font partie des populations les plus anciennes de la Mésopotamie, où leur croyance est apparue il y a plus de quatre mille ans. Leur principal lieu de culte est Lalech, dans le Kurdistan irakien, mais plusieurs milliers de yézidis habitent en Syrie, en Turquie, en Arménie et en Géorgie »explique le musicien qui à voyagé dans ces contrées et ramené moult musiques, contes et danses. Une occasion de découvrir cette culture en pratique puisque suivaient danses et chants Yésidis où les Lucois. Le maire en une courte allocution  honorait cette famille : « Nous sommes très fiers de cet accueil à Luc en Diois ! ».

Le Groupe Gâmal clôturait une magnifique journée, s’inspirant de la diversité des cultures de ce si proche Orient. Son voyage épouse le berceau de nos civilisations : la Mésopotamie.  D’un écrin de silence fleurissent les mélodies. De paisibles paysages instrumentaux s’installent. Des chants vivants d’une diversité étonnante : chants rares, soigneusement transmis, et amoureusement repris par le duo Gâmal (syriaques, maronites, turcs, yézidis, kurdes, perses, tchétchènes, arméniens…). Ces chants sont soutenus par la puissance profonde d’un tambour chamanique ou les rythmes percussifs rebondissants du Udu. Les instruments se rencontrent et entament un dialogue inouï, venant créer un sol fertile pour l’épanouissement des voix dans le chant. Ainsi se côtoient le ruan aussi appelé guitare-lune ou luth chinois, et le saz luth à manche long, rencontré en Turquie, Arménie, Azerbaïdjan, Iran… Un moment musical magique.

Claude Veyret pour le Dauphiné Libéré

claude.veyret26@gmail.com