Histoire de l’immigration en France
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Du XIXe siècle à 1914…
Au XIXe siècle, la France devient un pays d’immigration. L’évolution se fait par à-coups. À partir de 1830, se produit un premier décollage avec l’arrivée d’exilés politiques européens (Polonais, Italiens, Espagnols, Allemands). Puis une nouvelle phase s’amorce liée aux besoins de l’économie. Pour la première fois, en 1851, le recensement général de la population compte le nombre d’étrangers. Le cap du million est franchi en 1881. Les immigrés venus des pays voisins de la France dominent très largement : Belges, Anglais, Allemands, Suisses, Italiens, Espagnols. Sans en exclure d’autres, issus de l’Empire russe y compris de sa partie polonaise (juifs persécutés, opposants politiques, savants, artistes).
Les émigrants anglais
Suite à une révolution industrielle antérieure à celle de la France, des patrons anglais introduisent sur le sol français les procédés de fabrication nouveaux et les machines récentes. Grâce à leur savoir-faire, les Britanniques se distinguent dans le domaine de la fonte et de l’acier et sont les créateurs de la sidérurgie moderne. Composée d’ingénieurs et d’ouvriers qualifiés, l’immigration anglaise s’impose dès la Restauration et jusqu’au Second Empire. Environ 80 000 techniciens déjà formés permettent à la France de lancer son industrie métallurgique et de construire ses premiers chemins de fer.
Documentation des établissements Waddington Fils et Cie, entreprise de filature et tissage de coton créée en 1792 à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir) par une famille originaire de Grande-Bretagne © Archives Départementales Eure-et-Loir – 6J13
La famille Waddington
Appartenant à cette émigration d’industriels de Grande-Bretagne installée en France au moment de la première révolution industrielle, la famille Waddington établit en 1791 à Saint-Rémy-su Avre (Eure-et-Loir) une importante filature. Les deux fils du fondateur s’investiront dans la politique : l’un sera sénateur de la Seine-Inférieure (actuelle Seine-Maritime), l’autre, William, deviendra président du Conseil en 1789.
Les émigrants belges
Ils arrivent à partir de 1840, soit comme journaliers ou saisonniers dans l’agriculture, soit de façon plus durable dans l’industrie textile et les mines de charbon. Ils traversent à pied la frontière, quittant la Flandre toute proche et s’arrêtent surtout dans le département du Nord. Ils viennent travailler en France parce que les salaires y sont légèrement meilleurs. Les belges constituent la première nationalité étrangère jusqu’à la fin du XIXe siècle, avec un demi million d’individus dans les années 1880.
Les piqueteurs belges qui viennent louer leur service en France, Le Petit Journal, 1908 © Collection Kharbine-Tapabor
Les émigrants juifs
La politique de russification menée dans l’Empire russe à partir de 1881 fragilise les populations juives de plus en plus soumises à la violence des pogroms. Elle contraint ces hommes et ces femmes à partir, surtout vers les Amériques mais aussi vers la France. Ils traversent toute l’Europe sans qu’un passeport soit nécessaire, comme pour tous les immigrants avant 1914. À la veille de la Première Guerre mondiale, ils sont déjà plus de 20 000 à Paris.
Voyage en Russie. Massacre de juifs au quartier du Podol, à Kiew, en couverture du Monde Pittoresque, 14/10/1883 © Coll. Jonas/KHARBINE-TAPABOR
La “Grande Emigration” polonaise
Elle fut ainsi nommée et l’est encore de nos jours, car elle constitue le plus prestigieux des exils politiques du XIXe siècle. Après l’échec de l’insurrection de Varsovie contre le pouvoir tsariste (1830-1831), les chefs insurgés se réfugient à Paris, et s’installent dans l’île Saint-Louis où ils tiennent une véritable cour avec, à sa tête, le prince Adam Georges Czartoryski. D’autres les rejoindront vite, notamment le poète Adam Mickiewicz et le compositeur Frédéric Chopin.
Massacre des Polonais à la prise de Varsovie © Société historique et littéraire polonaise / Bibliothèque polonaise de Paris
L’opinion française soutient puissamment la cause nationale polonaise. Les gravures imprimées à Paris insistent sur la cruauté de l’armée russe à l’encontre des insurgés, des femmes et des enfants de Varsovie.
Les émigrants italiens
Au XIXe siècle, le nombre d’italiens en France ne cesse d’augmenter. En 1901, ils dépassent les Belges et vont conserver jusqu’en 1961 le rang de première nationalité étrangère en France. Poussés par la misère plus souvent que par des prises de positions politiques, ces émigrants font à pied la majeure partie du trajet, y compris la traversée des Alpes. Issue en majorité du nord (Piémont, Lombardie) et du centre (Toscane), la population italienne se concentre d’abord dans les régions méditerranéennes et gagne peu à peu la Lorraine, répondant aux besoins des industries minières et sidérurgiques.
“Rive de Giers le dix janvier 1893 bon pour francs 256. Reçu de Messieurs Richarme et Cie la somme de deux cent cinquante-six francs, montant des frais de voyage de Vettraino Luigi Antoine, Vettraino Luigi Rocca, Vettraino Luigi et Merucci Giusseppe quatre porteurs de bouteilles, venus avec moi de Cassino (Italie) courant janvier 1892.” Dont quittance Giuseppe Vettraino
De 1914 à 1944
Arrivée d’immigrants polonais en gare d’Oignies (Pas-de-Calais) pour travailler dans les mines d’Ostricourt, vers 1920. RV-626432
Les “coolies”
Pendant la Première Guerre mondiale, on recrute des travailleurs jusqu’en Chine. C’est ainsi qu’arrivent en France 140 000 Chinois, dont 100 000 affectés à l’armée britannique et 40 000 aux usines françaises. Ceux-ci sont encadrés de façon militaire et regroupés dans des camps spéciaux de travailleurs.
Nouvelle vague d’émigrants italiens
Aux 420 000 Italiens déjà présents en France avant la guerre de 1914 s’ajoute, au cours des années vingt et dans le cadre de la Convention d’immigration signée avec Rome, un recrutement d’ouvriers munis d’un contrat de travail initial d’un an. Des émigrants individuels, les Alpes franchies, obtiennent facilement emploi et papiers. Comme auparavant, ils viennent d’Italie du Nord et du centre. La France entière est à présent couverte : le Sud-Est, la Lorraine du fer et du charbon, l’Aquitaine qui manque d’ouvriers agricoles, les régions lyonnaise et parisienne. À côté d’une dominante paysanne qui n’est guère politisée, s’ajoutent des exilés antifascistes (les Fuoriusciti), surtout regroupés à Paris. En 1931, le recensement de la population dénombre plus de 800 000 Italiens en France.
Les émigrants arméniens
Après le génocide des Arméniens perpétré par l’Empire ottoman, les rescapés, hommes, femmes et enfants, partent pour la Grèce, la Syrie et le Liban. Un certain nombre arrive ensuite en France, en tant que réfugiés politiques. Débarquant à Marseille, soit ils s’y installent, soit ils remontent la vallée du Rhône et vont jusqu’à la région parisienne. Le recensement de 1931 en dénombre 36 000 sur toute l’étendue du territoire.
Le grand flux d’émigrants polonais
En 1919, le traité de Versailles permet la renaissance d’une Pologne indépendante. Mais le surpeuplement rural et le retard de l’industrialisation rendent nécessaire le départ d’une partie de la population et notamment des plus pauvres. La Convention franco-polonaise du 3 septembre 1919 organise leur recrutement et fixe les règles du voyage par train à travers l’Allemagne. Les casernes de Lorraine, à Toul, servent de dépôt pour les formalités administratives et la répartition de la main-d’œuvre en fonction des besoins des employeurs. Le recensement de 1931 compte plus de 500 000 Polonais, répartis dans 86 départements français agricoles ou industriels. Parmi eux se trouvent environ 50 000 juifs arrivés dans des conditions toutes différentes : à titre individuel, sans contrat de travail, essentiellement vers Strasbourg, Metz, Nancy et Paris.
Les émigrants russes
La Révolution de 1917, la guerre civile et l’installation du pouvoir communiste amènent en France une partie des réfugiés. Ils appartiennent à des couches sociales très diverses (aristocrates, classes moyennes, ouvriers). Exilés politiques d’opinions différentes, ils arrivent par vagues successives après des étapes en Europe centrale et s’installent surtout en région parisienne. Le recensement de 1931 en compte 72 000, presque tous apatrides, munis du passeport délivré par la Société des Nations (SDN).
Les émigrants espagnols
La guerre d’Espagne provoque le départ de plusieurs vagues de réfugiés vers la France. La première a lieu en 1937 lors de la conquête du pays Basque par les troupes du général Franco, la dernière en janvier-février 1939 après la chute de Barcelone qui sonne le glas de trois années de guerre civile. En quinze jours, un exode sans précédent voit un demi million de personnes (200 000 combattants républicains et 300 000 civils) franchir dans des conditions terribles la frontière des Pyrénées où rien n’est prévu pour les accueillir.
Les soldats sont désarmés, internés dans des camps de fortune sur les plages d’Argelès, de Barcarès, de Saint-Cyprien, puis à Gurs dans la montagne Pyrénéenne. Les femmes et les enfants sont répartis dans des centres d’hébergements improvisés à travers toute la France.
“Dans la capitale française, c’était avant tout une question de générations et aussi d’options politiques. Il y avait la droite, les monarchistes (avec qui nous n’avions pas de relations) et la gauche, les soi-disant socialistes. On pouvait reconnaître le Moscovite du Pétersbourgeois, le citadin du provincial, l’ancien combattant de la Guerre civile de celui qui avait poursuivi des études universitaires. Ce qui importait ici, c’était la date à laquelle on avait quitté la Russie.”
Nina Berberova, C’est moi qui souligne, Actes Sud, 1989, p. 492
mai 1937, des centaines d’enfants espagnols débarquent à La Rochelle en France après leur départ de Bilbao bombardée par les troupes franquistes en avril 1937 © Eyedea/Keystone France
De 1945 à 1975
En 1946, la France signe un nouvel accord de main-d’œuvre avec Rome. Le pays est à reconstruire et les vannes se ferment, aussi bien pour les Polonais que pour les Espagnols, en raison de la rupture diplomatique avec Franco et du rideau de fer qui s’abat sur l’Europe centrale. En Italie les zones de recrutement s’élargissent du Nord, toujours sollicité, au Sud jusqu’à la Sicile, où la misère est encore plus grande. Malgré les naturalisations, le nombre d’Italiens continue d’augmenter. Jusqu’en 1962, ces derniers conservent leur rang de première nationalité étrangère.
Les émigrants maghrébins et africains
Les départs de Maghrébins et d’Africains vers la France s’inscrivent d’abord dans le processus colonial puis, après les indépendances, dans le cadre des relations entre l’ex-métropole et ses anciennes possessions. La Première Guerre mondiale avait amorcé les recrutements de travailleurs et de soldats. Dans les années vingt, c’est essentiellement l’émigration des Algériens (surtout kabyles) qui se développe. Le mouvement migratoire reprend avec force après la Libération accompagné, à partir du milieu des années soixante, par l’essor de l’émigration des Marocains et de Tunisiens. Quand à l’émigration venue d’Afrique sub-saharienne, elle s’amorce dans les années soixante, sans lien direct avec les soldats engagés jadis dans les troupes coloniales.
Les émigrants algériens
Le recensement de 1954 compte 211 000 “Français musulmans d’Algérie”. En 1962, lors de l’Indépendance, ils sont 350 000. En 1975 les émigrants algériens sont 710 000 et constituent le deuxième groupe d’étrangers après les Portugais.
Les réfugiés hongrois
En 1956, deux événements affectent l’Europe centrale, la Révolution hongroise et l’Octobre polonais. L’entrée des troupes soviétiques dans Budapest, le 4 novembre, sème la consternation en Occident. Des opposants hongrois, 200 000 au total, partent en exil ; 10 000 d’entre eux sont accueillis en France avec le statut de réfugié, délivré par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
Nouveaux émigrants espagnols
La réouverture de la frontière des Pyrénées, au début des années 1950, permet à des Espagnols de venir en France où ils rejoignent des compatriotes déjà installés. Pendant une dizaine d’années, ils partent clandestinement.
Puis, en 1961, un accord de main-d’œuvre signé entre les deux gouvernements leur permet d’entrer munis d’un contrat de travail. D’autres arrivent comme touristes et se font régulariser, aussitôt après avoir trouvé un emploi. Au recensement de 1968, avec 607 000 ressortissants, les Espagnols deviennent la nationalité étrangère la plus nombreuse, dépassant les Italiens.
Les émigrants portugais
La France devient une destination privilégiée pour les Portugais à partir de la fin des années 1950. Ils passent de 20 000 à 750 000 entre le recensement de 1954 et celui de 1975. Cette vague migratoire exceptionnelle porte alors les Portugais au premier rang des nationalités étrangères. Plus des trois quarts partent clandestinement, car la dictature de Salazar freine les départs. Ils ont recours à des passeurs et font le trajet en partie entassés dans des camions, en partie à pied.
Les exilés d’Amérique latine
Durant les années 1960 et 1970, les militaires prennent le pouvoir en Amérique du Sud. Des opposants, Brésiliens, Argentins, Uruguayens et surtout Chiliens sont accueillis en France dans de bonnes conditions. Ils obtiennent le statut de réfugiés politiques et bénéficient à leur arrivée d’un hébergement de la part d’organisations humanitaires.
Les réfugiés chiliens
La mise en place d’une dictature militaire au Chili, le 11 septembre 1973 par le général Pinochet, entraîne une répression féroce. Des opposants, pris en charge par l’Ambassade de France, franchissent l’Atlantique en avion. Ils sont accueillis à Paris avec le statut de réfugié délivré par l’OFPRA, tout comme les Hongrois, vingt ans plus tôt, et les Vietnamiens et les Cambodgiens un peu plus tard.
De 1975 à nos jours…
À partir du milieu des années 1970, les flux migratoires se réduisent considérablement. Seuls les étrangers concernés par le regroupement familial et les demandeurs d’asile ayant obtenu le statut de réfugié sont autorisés à s’installer en France. La transformation du marché du travail et la persistance d’un chômage structurel de longue durée rendent peu plausible un nouveau recours à l’immigration de masse. Néanmoins, le vieillissement de la population et les besoins en main-d’œuvre dans certains secteurs particulièrement déficients, tels le bâtiment, les travaux publics ou l’hôtellerie, incitent les pouvoirs publics et les entreprises à se tourner vers les travailleurs étrangers, au-delà des pays frontaliers. En 2001, l’Europe accueille 1,2 million d’immigrants. C’est plus que les États-Unis et le Canada réunis.
L’élargissement géographique
L’Asie contribue également à l’élargissement géographique : réfugiés de l’ex-Indochine, du Liban, du Kurdistan d’Irak, travailleurs turcs, réfugiés sri-lankais, tout récemment Tadjiks et Pachtounes d’Afghanistan. L’Asie est le seul continent dont le pourcentage continue d’augmenter après 1990. (…)
Malgré le nombre accru de nationalités présentes (plus d’une centaine aujourd’hui) et leur origine de plus en plus lointaine, le pourcentage d’étrangers n’a dépassé celui de 1931 (…) qu’à un seul recensement, celui de 1982 (…). Depuis il lui est inférieur (…).
L’élargissement géographique s’accompagne d’une diversification extrême, tant des lieux de départ que des parcours migratoires et des projets de migrants, certains d’entre eux ne faisant que transiter dans l’hexagone. Nous pouvons parler d’une France-monde, de même que d’une Europe-monde.”
Janine Ponty, L’immigration dans les textes, France 1789-2002, Éditions Belin, 2003, p. 365.
Les émigrants turcs
L’immigration turque présente des histoires d’immigration très différentes. Aux immigrants économiques des années 1970 ont succédé des réfugiés politiques venus demander asile après le coup d’État militaire de 1980. Les Turcs constituent le groupe immigré le plus important en nombre de l’Union européenne et présent dans le plus grand nombre de pays de l’Union. 3 305 000 Turcs vivent à l’étranger dont 2 858 000 dans l’Union européenne. 56% vivent en Allemagne, 24% en France.
L’immigration turque © Gaüzère
Les réfugiés du Sud-Est asiatique
L’exil des Boat-people commence en 1975. De 1975 à 1985, 110 000 réfugiés du Sud-Est asiatique sont accueillis en France. Vietnam mai 1988.
Janine Ponty, L’immigration dans les textes, France 1789-2002, Éditions Belin, 2003, p. 369.
Les émigrants africains
Les problèmes économiques et politiques qui affectent l’Afrique sub-saharienne dans les années 1980 et 1990 provoquent, depuis plusieurs régions du continent, des flux qui tentent d’emprunter le canal de la demande d’asile politique. L’aire de provenance de ces flux s’élargit considérablement, incluant des pays qui n’ont pas eu de liens coloniaux avec la France, comme le Zaïre, le Ghana, l’Angola, le Cap-vert, mais qui vivent la désintégration du pouvoir en place ou la violence des guerres civiles.
Demandeuse d’asile congolaise dans la zone d’attente de Zapi 3 située près de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, 23 décembre 2004 © Olivier Aubert / Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration, CNHI.
Combien coûte une expulsion ?
Les estimations varient entre 12 000 et 27 000 euros par expulsion. Les différences portent sur les frais pris en compte depuis l’arrestation jusqu’à l’arrivée de l’expulsé(e) dans son pays d’origine.
Rapports publics
En 2009, le ministère de l’Immigration, s’appuyant sur un rapport de l’Inspection générale de l’administration, avançait la somme 12 000 euros par expulsion soit 232 millions d’euros comme coût global de la politique de reconduite à la frontière.
Dans un rapport de juillet 2009, la Cour des comptes qui reconnaissait ne pas pouvoir estimer certaines dépenses, comme celles liées à l’entretien des Centre de rétentions administrative (CRA), estimait le coût d’une expulsion à 13 220 euros par personne.
La commission des finances du Sénat évaluait, elle, fin 2008, le coût des reconduites à la frontière à 415,2 millions d’euros en 2009 pour 19 800 personnes (une fois effectué la répartition entre les reconduites « forcées » et les retours volontaires). Dans ce cas, le coût budgétaire prévisionnel des reconduites à la frontière s’établirait à environ 20 970 euros par personne reconduite.
Les comptes de La Cimade
La Cimade avance un coût global de 533 millions d’euros, soit 27 000 euros pour chacune des 19 800 expulsions de 2008. L’association a additionné plusieurs coûts : garde et escorte des personnes retenues dans les CRA, coûts de fonctionnement des CRA, frais de restauration et blanchisserie des migrants, transport et prise en charge sanitaire et sociale, aide à l’exercice des droits, frais de fonctionnement du ministère de l’Immigration, mais aussi coût d’investissement dans la construction de nouveaux CRA et l’agrandissement d’anciens.
Dans son livre, Immigration, fantasmes et réalités (La Découverte), Carine Fouteau estime à 700 millions d’euros par an le coût des expulsions. Enfin, pour le collectif Cette France-là, l’addition s’élèverait à plus de 2,05 milliards d’euros par an.
Débats autour d’une politique
En août 2011, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, augmentait l’objectif de reconduites d’étrangers en situation irrégulière pour l’année 2011, le passant de
28 000 à 30 000.
Quelles que soient les estimations retenues les politiques de reconduite à la frontière, le contrôle aux frontières comme la lutte contre l’immigration clandestine coûtent chères. Elles paraissent d’une efficacité bien relative. Petit rappel : selon le ministère de l’Intérieur, entre 1998 et 2002, 90% des étrangers en situation irrégulière étaient entrés sur le territoire français de façon légale.
Dans son livre d’entretien avec Gérard-François Dumont (Doit-on contrôler l’immigration ?, Prométhée 2009), le démographe Hervé Le Bras suggère de consacrer tout ou partie de ces sommes à la lutte contre le travail au noir qui, d’après un rapport parlementaire présenté par Dominique Tian en juin 2011, couterait chaque année entre 13,5 et 15,8 milliards d’euros selon L’Agence centrale des organismes de sécurité sociale).
2 commentaires
zerfeyg · janvier 23, 2017 à 14h54
c’est copié collé du musée de l’histoire de l’immigration, aucun mérite
Réseau Diois d'Accueil des Réfugiés · janvier 23, 2017 à 16h04
Merci de votre lecture attentive.
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