Crise migratoire: winter is coming

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Béatrice Delvaux, éditorialiste


L’île grecque de Lesbos continue d’être l’une des principales porte d’entrée des réfugiés vers l’Europe. © Reporters

L’île grecque de Lesbos continue d’être l’une des principale porte d’entrée des réfugiés en Europe  (C) Reporters

L’Europe voit l’hiver approcher, mais il ne fait pas froid aux yeux des migrants qui fuient la Syrie. Les murs qui s’élèvent font craindre une tension à son apogée au sein des 28.

J e suis inquiet du temps, des vents qui vont tourner, de voir ces pauvres gens mettre leur vie en danger. Je suis inquiet de savoir comment nous allons pouvoir faire face à tout cela. Des victimes devront être brûlées. Nous devrons créer un nouveau cimetière.  »

Spyros Galinos est le maire de Lesbos, une île grecque de 85.000 habitants qui a vu arriver 111.000 réfugiés au cours du seul dernier mois. Le quotidien britannique The Guardian qui l’interroge , démarre à Lesbos le reportage de six journalistes qui ont parcouru la route de Lesbos à Idomeni, petit village à la frontière de la Macédoine, puis vers la frontière entre la Croatie et la Slovénie, puis Berlin, Calais et enfin Limedsforsen, en Suède. Un trajet que vont parcourir des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à pied, épousant aussi la courbe des températures.

Plus de 218.000 migrants ont traversé la Méditerranée en direction de l’Europe en octobre. © Aris Messinis, AFP

Plus de 218 000 migrants ont traversé la Méditerranée en direction de l’Europe en octobre (C) Aris Messinis (AFP)

 

Winter is coming, le titre de ce long reportage est une allégorie qui parle au grand public puisque c’est cette phrase, prononcée avec angoisse, à voix basse, comme pour conjurer un sort qu’on devine terrible, qui tisse la trame de la série télévisée « Game of thrones ».

Dans cette série, le terrible hiver dont on annonce le retour après plusieurs siècles, évoque la survenance du froid mais aussi d’un danger extrême. C’est à ce double titre que le recours à cette expression désormais culte est extrêmement approprié : car si les dirigeants européens craignent l’arrivée du froid pour les réfugiés, ils redoutent aussi et en termes de moins en moins voilés, l’explosion de conflits.

«  Je ne veux pas qu’on retrouve des conflits militaires dans ces régions (les Balkans, NDLR) », a averti hier la chancelière allemande Angela Merkel, mettant en garde contre la résurgence de la violence à l’intérieur de l’Europe comme conséquence de la crise des réfugiés et de la fermeture des frontières. Federica Mogherini, cheffe de la diplomatie de l’UE, implorait, elle, il y a quelques jours : «  Ou nous faisons un grand pas en avant (vers une politique commune, NDLR), ou nous aurons une crise majeure. » Angela Merkel encore : «  La politique des petits pas représenterait un grand danger pour l’Europe.  » .

Ce nombre constitue un record mensuel mais est également supérieur au nombre de migrants enregistré lors de l’année 2014 toute entière. © Aris Messinis, AFP

L’hiver est à nos portes

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