La Communauté Yézidie
Histoire récente
Les Yézidis, l'une des plus anciennes minorités d'Irak, dont le nombre est estimé à 700 000, étaient principalement concentrés dans le nord du pays, aux alentours de Sinjar.
Depuis 2014, cette minorité a été particulièrement ciblée par l'EI (Daech), qui justifie ses crimes systématiques et généralisés en les qualifiant d'hérétiques et d'adorateurs du diable. De fait, lorsque l'organisation EI a pris le contrôle de Sinjar en août 2014, elle a tenté de convertir de force la minorité yézidie et exécuté ceux qui refusaient.
Au total, la MANUI et le HCR ont déclaré qu'entre 2000 et 5000 Yézidis ont été tués par l'EI. De plus, 6396 Yézidis ont été enlevés en août 2014, dont 3537 femmes et filles, vendues ou offertes comme esclaves sexuelles à des membres de l'EI, et 2859 hommes et garçons, enrôlés comme combattants. Parmi elles, on estime qu'environ 3000 sont toujours en captivité aujourd'hui.
Selon l'ONU, ces crimes ont atteint une telle ampleur qu'ils visaient à "détruire les Yézidis en tout ou partie". Amnesty International a également souligné que ces actes constituaient des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Depuis 2014, cette minorité a été particulièrement ciblée par l'EI (Daech), qui justifie ses crimes systématiques et généralisés en les qualifiant d'hérétiques et d'adorateurs du diable. De fait, lorsque l'organisation EI a pris le contrôle de Sinjar en août 2014, elle a tenté de convertir de force la minorité yézidie et exécuté ceux qui refusaient.
Au total, la MANUI et le HCR ont déclaré qu'entre 2000 et 5000 Yézidis ont été tués par l'EI. De plus, 6396 Yézidis ont été enlevés en août 2014, dont 3537 femmes et filles, vendues ou offertes comme esclaves sexuelles à des membres de l'EI, et 2859 hommes et garçons, enrôlés comme combattants. Parmi elles, on estime qu'environ 3000 sont toujours en captivité aujourd'hui.
Selon l'ONU, ces crimes ont atteint une telle ampleur qu'ils visaient à "détruire les Yézidis en tout ou partie". Amnesty International a également souligné que ces actes constituaient des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Aujourd'hui, la majeure partie de la population yézidie a trouvé refuge au Kurdistan irakien. Bien que les dirigeants communautaires aient exprimé leur gratitude aux autorités kurdes pour l'accueil des réfugiés, nombreux sont ceux qui ont souligné que les Yézidis ne bénéficient pas des mêmes droits que les Kurdes de la région.
A ce jour, de nombreux Yézidis hésitent à retourner dans la région de Sinjar. Non seulement nombre de leurs villages ont été entièrement détruits, mais il existe également, au sein de la communauté, un sentiment généralisé de méfiance envers les autorités kurdes et irakiennes, qui ne les ont pas protégés, ce qui s'ajoute à une stigmatisation sociale plus durable.
A ce jour, de nombreux Yézidis hésitent à retourner dans la région de Sinjar. Non seulement nombre de leurs villages ont été entièrement détruits, mais il existe également, au sein de la communauté, un sentiment généralisé de méfiance envers les autorités kurdes et irakiennes, qui ne les ont pas protégés, ce qui s'ajoute à une stigmatisation sociale plus durable.
Réfugiés d’un génocide
Actuellement deux familles de réfugiés irakiens (soit 17 personnes) sont accueillies à Die parmi les quelques centaines de familles arrivées en France dont un nombre important dans le département de la Drôme.
Elles appartiennent à la communauté Yézidi d’Irak, victime d’un véritable génocide, reconnu par la commission d’enquête de l’ONU en 2016. En effet, le 3 août 2014, les soldats de l’Etat Islamique (Daech) ont attaqué la région du Sinjar dans le Nord-Ouest de l’Irak, massacré une grande partie de la population, faisant suite à une longue série de persécutions qui ont marqué l’identité de ce peuple et de sa mémoire.
Elles appartiennent à la communauté Yézidi d’Irak, victime d’un véritable génocide, reconnu par la commission d’enquête de l’ONU en 2016. En effet, le 3 août 2014, les soldats de l’Etat Islamique (Daech) ont attaqué la région du Sinjar dans le Nord-Ouest de l’Irak, massacré une grande partie de la population, faisant suite à une longue série de persécutions qui ont marqué l’identité de ce peuple et de sa mémoire.
Après cette attaque beaucoup de Yézidis, essentiellement des paysans, ont dû fuir dans les montagnes pour sauver leur vie, contraints d’abandonner tous leurs biens. "Chaque famille yézidie peut rapporter la même histoire, l’une plus horrible que l’autre, du fait du génocide". Cette phrase est extraite du discours de la lauréate du Prix Nobel de la Paix 2018 Nadia Murad, elle-même Yézidie et ancienne captive de Daech.
Grâce à un corridor ouvert par les Kurdes de Syrie et de Turquie (le YPG et le PKK), après s’être cachés huit jours dans les montagnes, ils ont pu gagner la Syrie et revenir ensuite en Irak par la frontière turque pour rejoindre un camp de réfugiés près de la ville de Duhok.
Pour la France, le nombre de réfugiés Yézidis d’Irak, accueillis sur le sol français, est estimé entre 10 000 et 15 000 personnes.
Grâce à un corridor ouvert par les Kurdes de Syrie et de Turquie (le YPG et le PKK), après s’être cachés huit jours dans les montagnes, ils ont pu gagner la Syrie et revenir ensuite en Irak par la frontière turque pour rejoindre un camp de réfugiés près de la ville de Duhok.
Pour la France, le nombre de réfugiés Yézidis d’Irak, accueillis sur le sol français, est estimé entre 10 000 et 15 000 personnes.
Religion et pratiques culturelles yézidies
Les Yézidis sont une minorité ethnique et religieuse très ancienne. Ils pratiquent une religion monothéiste issue du zoroastrisme, religion de la perse antique. La transmission des cultes et rituels est orale ce qui explique qu’ils soient relativement méconnus.
Néanmoins les spécialistes s’accordent pour penser qu’il s’agit d’une religion syncrétique s’étant inspirée au fil des siècles de diverses religions.
Par ailleurs, il n’est pas possible de se convertir au Yézidisme, il faut naître Yézidi, on ne peut le devenir ; de même il n’est pas possible d’épouser quelqu’un qui ne soit pas de la communauté ; le faire c’est accepter d’en être expulsé.
Les fidèles de cette religion croient en "Xwede", dieu unique, qui lors de la création du monde fut assisté par sept anges. C’est pourquoi on nomme aussi le Yézidisme ainsi : "la religion des sept anges". Parmi eux l’archange "Tawûsê Melek", l’ange-paon, représentant direct de Dieu est considéré par Daech comme le diable, servant de prétexte aux persécutions en prétendant que tuer un Yézidi permet d’aller au paradis…
Néanmoins les spécialistes s’accordent pour penser qu’il s’agit d’une religion syncrétique s’étant inspirée au fil des siècles de diverses religions.
Par ailleurs, il n’est pas possible de se convertir au Yézidisme, il faut naître Yézidi, on ne peut le devenir ; de même il n’est pas possible d’épouser quelqu’un qui ne soit pas de la communauté ; le faire c’est accepter d’en être expulsé.
Les fidèles de cette religion croient en "Xwede", dieu unique, qui lors de la création du monde fut assisté par sept anges. C’est pourquoi on nomme aussi le Yézidisme ainsi : "la religion des sept anges". Parmi eux l’archange "Tawûsê Melek", l’ange-paon, représentant direct de Dieu est considéré par Daech comme le diable, servant de prétexte aux persécutions en prétendant que tuer un Yézidi permet d’aller au paradis…
Leur foi repose largement sur la tradition orale, bien que deux textes sacrés existent : "Le Livre des révélations" et "Le Livre noir".
Le système religieux est structuré en castes avec prêtres et chefs spirituels. Les Murides constituent la plus grande partie de la population. Viennent ensuite les religieux, Chekhs et Pirs qui servent le Baba cheikh, "Pape" des Yézidis. Plus on monte dans la hiérarchie, plus les religieux sont dépositaires des secrets de la religion. Tout en haut de cette hiérarchie se trouve le prince Yézidi, le "Mir".
Le principal lieu de culte des Yézidis est le temple de Lalech. Ce lieu saint est situé dans la province de Ninive, dans le Kurdistan irakien. Les pratiques culturelles yézidies s’observent dans un langage kurde appelé kurmanji, également utilisé pour toutes les traditions religieuses transmises oralement.
Le système religieux est structuré en castes avec prêtres et chefs spirituels. Les Murides constituent la plus grande partie de la population. Viennent ensuite les religieux, Chekhs et Pirs qui servent le Baba cheikh, "Pape" des Yézidis. Plus on monte dans la hiérarchie, plus les religieux sont dépositaires des secrets de la religion. Tout en haut de cette hiérarchie se trouve le prince Yézidi, le "Mir".
Le principal lieu de culte des Yézidis est le temple de Lalech. Ce lieu saint est situé dans la province de Ninive, dans le Kurdistan irakien. Les pratiques culturelles yézidies s’observent dans un langage kurde appelé kurmanji, également utilisé pour toutes les traditions religieuses transmises oralement.
Bibliographie
"Le collier de l'ange paon", d’Estelle Amy de la Bretèque, 2023 publié par Le Cpa-Valence Romans Agglo
Fruit d’une rencontre entre une anthropologue, un photographe et des familles réfugiées dans la Drôme, ce livre présente le parcours d’intégration des Êzidis drômois.
"Pour que je sois la dernière", de Nadia Murad, Fayard 2018
Nadia Murad, aujourd’hui porte-parole du peuple yézidi, raconte dans un récit bouleversant le massacre des siens par l’État islamique puis son enlèvement et les mois de captivité au cours desquels elle a été réduite en esclavage par Daech.
"Ezidi Press", le portail informatif yézidi indépendant
Association Franco-Yézidie Drôme Ardèche (AFYDA): Un Pont entre Cultures et Communautés.
Fruit d’une rencontre entre une anthropologue, un photographe et des familles réfugiées dans la Drôme, ce livre présente le parcours d’intégration des Êzidis drômois.
"Pour que je sois la dernière", de Nadia Murad, Fayard 2018
Nadia Murad, aujourd’hui porte-parole du peuple yézidi, raconte dans un récit bouleversant le massacre des siens par l’État islamique puis son enlèvement et les mois de captivité au cours desquels elle a été réduite en esclavage par Daech.
"Ezidi Press", le portail informatif yézidi indépendant
Association Franco-Yézidie Drôme Ardèche (AFYDA): Un Pont entre Cultures et Communautés.